Le casier d'Hannah au lycée.
Voix off d'Hannah : Salut, c'est Hannah. Hannah Baker. Eh oui.
Pas la peine de régler l'appareil sur lequel tu écoutes cet enregistrement. C'est moi, en direct et en stéréo. Je n'attends rien en retour, pas de rappel et cette fois je n'ai strictement aucune demande. Assieds-toi, installe-toi confortablement, parce que je suis sur le point de te raconter l'histoire de ma vie.
Clay croit apercevoir Hannah devant les casiers. Des élèves passent.
Première élève : Elle était très jolie.
Deuxième élève : Ouai, c'est clair.
Elles se prennent en photo devant le casier d'Hannah.
Première élève :C'est quoi, déjà le hashtag ?
Deuxième élève : #N'OublieJamais.
La sonnerie retentit, Clay est devant le casier d'Hannah, Justin passe à côté de lui.
Justin : Tu regardes quoi comme ça ?
Clay : Rien, je...
Justin : Tu cherches quelque chose ?
Clay : Ah oui et qu'est ce que je chercherais ?
Justin : À toi de me le dire.
Clay : Tu connais même pas mon nom ?
Justin : Bien sûr que si, Clay.
Ils sont interrompus par le conseiller scolaire.
M. Porter : Les garçons. Deuxième sonnerie.
Justin (plus bas) : T'es pas si innocent que ça, Jensen. Je me fous de ce qu'elle dit.
M. Porter : M. Foley, on se dépêche. Allez, en classe. Toi aussi, M. Jensen.
En classe.
L'enseignante : Il y a de nombreux moyens pour obtenir de l'aide si vous en ressentez le besoin, ou si un ami en a besoin.
Une élève montre à Sheri les photos des réseaux sociaux avec le hashtag pour Hannah.
L'enseignante : Vous trouverez toutes les informations sur le tableau devant ma salle de classe, sur le panneau d'affichage de l'accueil et sur la page d'accueil de l'école.
Un élève : Mme Bradley, s'il vous plaît, on pourrait changer de disque ? Ça fait déjà une semaine... Et si on essayait plutôt d'avancer ?
Le garçon se fait huer par la classe.
L'enseignante : Silence s'il vous plait, on s'écoute.
L'élève : Sérieusement, écoutez, je sais bien que c'est tragique, mais j'ai pas du tout envie de devoir m'en souvenir constamment, c'est trop triste.
L'enseignante : On a jamais fini d'en parler M. Praters, c'est pour ça qu'il est important de savoir déceler les signes qui indiquent que vos proches ont besoin d'aide. Par exemple quelqu'un qui s'éloigne de sa famille ou de ses amis, un changement dans son apparence, des difficultés à se concentrer...
[Flashback]
L'enseignante : Je vous rappelle que le projet de groupe compte pour 1/5ème de la note finale du trimestre.
La sonnerie retentit.
L'enseignante : Bon, très bien, s'il vous plaît, investissez-vous dans ce projet, soyez loyaux et justes les uns envers les autres.
Clay s'adresse à Hannah.
Clay : C'est joli, court, tes cheveux. Enfin, pas que j'aimais pas les cheveux longs mais... C'est un peu nul ce que j'ai dit, oublie, heu... Je sais que j'aurais dû te dire quelque chose l'autre soir. A vrai dire le changement c'est pas vraiment mon truc mais celui là je le trouve bien.
Hannah : Merci, Clay.
[Fin du flashback]
L'enseignante : Clay ? Clay ? Mmm mmh... Clay ?
Clay sort de ses pensées : Oui ? Désolé...
L'enseignante : Tu es avec nous ?
Clay : Oui. Non. Je suis là évidemment.
Dans le couloir, on voit passer la mère d'Hannah avec M. Porter.
L'enseignante : Donc, à partir de maintenant, observez-vous, faites remonter les informations.
Dans le couloir, les parents d'Hannah et M. Porter se rendent au casier de la jeune fille.
M. Porter : C'est une initiative des élèves. On s'est dit que c'était mieux de le laisser.
Mme Baker : Oh, je vois.
Le casier ne s'ouvre pas.
M. Porter : Je vous demande pardon mais... je vais réessayer.
M. Baker : Vous n'avez pas un pass ou un truc de ce genre ?
M. Porter : Oui à l'époque on en avait un.
Il réussit à l'ouvrir.
Mme Baker : Elle n'a aucun autocollant, aucune photo... Pourquoi elle n'a aucune photo ?
M. Baker : Chérie, ce n'est qu'un casier.
Mme Baker : Non c'est le casier d'Hannah. Pourquoi il est dans cet état ?
M. Porter : Madame, sincèrement, je ne sais pas.
M. Baker commence à récupérer les affaires, Clay arrive au loin.
Mme Baker : Ce sont toutes ses affaires n'est-ce pas ?
M. Porter : Oui. On va pouvoir aller chercher le reste dans mon bureau, je pourrais rendre les manuels scolaires.
M. Baker : Ce sont ses affaires personnelles qui nous intéressent.
Mme Baker : L'avocat a dit de tout rapporter.
M. Baker : L'avocat raconte beaucoup de choses.
Mme Baker croise le regard de Clay, qui fait demi-tour et se rend aux toilettes. Un garçon est debout sur un toilette, appuyé à une fenêtre, et prend des photos de l'extérieur.
Tyler : Oh, salut, Clay.
Clay : Salut, Tyler.
Tyler : Quoi ?
Clay : Non rien.
Clay rentre dans un toilette et s'appuie contre le mur tagué d'écritures. Il entend une conversation.
Bryce (au téléphone): Non, non maman. C'est qu'un pauvre e-mail de l'école. T'as vraiment pas de raison de venir ici. Heu... Attends une seconde. Putain, mais qu'est ce que tu fous toi ?
Tyler : Rien, je prends des photos pour l'album de promo.
Bryce : Allez, casse-toi.
Il reprend son téléphone.
Bryce : Oui, désolé. Oui, t'inquiètes pas, tout va bien, t'as vraiment pas de raison de t'en faire. Non, reste à Aspen. Oui, je te dis que ça va, maman, fais moi confiance, tout va bien. Passe-moi papa, tu veux ?
Devant le lycée.
Courtney : Clay.
Elle l'enlace.
Courtney : Comment tu vas mon petit chéri ? J'ai pas arrêté de penser à toi.
Clay : Salut, Courtney. A moi ?
Courtney : Oui, je me disais que c'est une bonne chose d'être là les uns pour les autres, dans un moment comme celui-ci.
Clay : Bien sûr.
Courtney : C'est tellement triste. Le pire c'est que tout ça n'a vraiment aucune logique.
Clay : Non. Heu... Y a beaucoup de choses qui ont aucune logique.
Courtney : Oui, c'est vrai. C'est exactement ce que je me dis. Y a certains trucs qui... qui n'ont pas d'explication rationnelle, c'est pas vrai ?
Clay : Si, complètement, ouai.
Courtney : Je suis contente qu'on ait discuté. A plus.
Elle l'embrasse sur la joue et part.
Clay (à lui même) : Quelle discussion !
Tony l'interpelle de devant sa voiture.
Tony : Hey, Clay ! Tu veux que je te ramène ?
Clay : Oui, avec plasir.
Tony : T'es pas à vélo ?
Clay : Heu, non, ma mère a tenu à m'accompagner et elle voulait me parler de certaines choses.
Tony : Je peux mettre une cassette ?
Clay : Ouai, bien sûr. Tu préfères quand c'est à l'ancienne ?
Tony : Ouai, c'est tellement mieux.
Clay : C'est clair, c'était mieux avant.
Tony : Ça, tu l'as dit.
[Flashback]
Clay et Hannah au cinéma, Hannah appose sur le costume de Clay une feuille de papier portant l'inscription "Trainee" pour dire qu'il est en apprentissage. Elle lui montre ensuite comment servir les clients.
Hannah : Comme ceci. Et s'ils te demandent si c'est du vrai beurre, qu'est-ce que tu dis ?
Clay : Que c'est un produit à base de beurre.
Hannah : Et n'oublie pas de sourire quand tu le dis. Je sais, ça fait peur, mais surtout ça fait que les gens y croient. Oh, et heu, je vais te donner une combine. S'ils sont mignons ou mignones, met du beurre seulement sur le dessus, comme ça ils reviennent en demander pendant le film.
Clay : Ok mais... pourquoi ?
Hannah : A ton avis ? Pour les draguer.
Clay : Oh, la drague c'est pas trop mon truc.
Hannah : C'est une sacré qualité, je crois qu'on va s'entendre. Tant que tu te souviens que j'ai commencé ici trois semaines avant toi, donc j'ai plus d'ancienneté et que c'est la raison pour laquelle je te forme. Ce qui est complètement dingue, quand on y pense, parce que j'ai emménagé ici y a deux mois et que j'ai aucune idée de ce que je fais.
Clay : Moi, je trouve que tu t'en sors.
Hannah : Ça te plaît ? Ici ?
Clay : Le Crestmont ? Les odeurs de cinéma me fascinent.
Hannah : Non, je te parle de la ville.
Clay : Oh, je vois. J'ai pas trop de quoi faire la comparaison, j'ai vécu ici toute ma vie. C'est comme demander à Han Solo
comment est l'espace.
Hannah : Waou, j'étais loin d'imaginer que tu étais geek ! Je suis admirative, il faut du courage pour être geek.
Un coup de klaxon retentit.
[Fin du flashback]
Tony dépose Clay.
Clay : On se voit plus tard.
Clay avance et trouve devant sa porte un coli à son nom. Il entre et l'ouvre dans sa cuisine. C'est une boite à chaussure, contenant un plan de la ville et 13 cassettes audio numérotées.
Clay : Papa, où est ton poste de radio ?
M. Jensen : Mon poste de radio ?
Clay : Ouai, ce truc sur lequel tu écoutes tes CD quand tu pars ou quand tu travailles de hors dans le jardin.
M. Jensen : Mon radiocassette.
Clay : C'est comme ça que ça s'appelle ?
M. Jensen : Que ça s'appelait. Maintenant, j'imagine que ça s'appelle obsolète. Il est rangé dans l'atelier.
Clay : Ça lit aussi les cassettes ?
M. Jensen : Oui, comme son nom l'indique. C'était comment à l'école aujourd'hui ?
Clay : Comme d'hab. Tout le monde... Tout le monde se sent bizarre.
M. Jensen : Et toi ? Comment tu te sens ?
Clay : Moi ? Ça va. Ça va. Alors, j'ai le droit d'utiliser ton radiocassette ?
M. Jensen : Oui, bien sûr, j'avais déjà oublié. Prends-le. Mais... tu me tiens au courant, d'accord ?
Clay : Oui, papa.
Clay trouve le radiocassette dans l'atelier et enclenche la lecture de la cassette n°1.
Voix off d'Hannah : Salut, c'est Hannah. Hannah Baker.
Clay : C'est quoi ce délire ?
Voix off d'Hannah : Pas la peine de régler l'appareil sur lequel tu écoutes cet enregistrement. C'est moi, en direct et en stéréo. Je n'attends rien en retour, pas de rappel, et cette fois je n'ai strictement aucune demande. Assieds-toi, installe-toi confortablement, parce que je suis sur le point de te raconter l'histoire de ma vie. Plus précisément, pourquoi elle s'est arrêtée. Et si tu écoutes cette cassette... c'est que tu n'y es pas pour rien. Je ne précise pas dans quelle cassette tu apparais, mais n'aie crainte, si tu as reçu cette charmante petite boîte, ton nom finira par sortir. Je le le promets. Enfin bref, les règles sont assez simples. Il n'y en a que deux.
Clay est interrompu par sa mère.
Mme Jensen : Qu'est ce que tu fais ?
Il sursaute.
Clay : Sérieux ! Maman !
Mme Jensen : Désolée.
Clay : Qu'est ce qu'on s'était dit à propos des parents poules ?
Mme Jensen : Je voulais pas te faire peur, t'avais l'air si perdu dans ce que tu écoutais. D'ailleurs, qu'est-ce que c'est ?
Clay : C'est, heu, c'est rien. C'est pour mon cours d'histoire.
Mme Jensen : Les cassettes font partie de l'histoire maintenant ?
Clay : Mmm.
Mme Jensen : Evidemment, quelle question. Je peux écouter ?
Clay : Non, c'est... c'est débile. Je vais aller dans ma chambre, j'ai des devoirs.
Mme Jensen : J'ai encore reçu un email de l'école aujourd'hui.
Clay : Ce qui explique pourquoi papa s'est intéressé à ma vie. Vous êtes dangereux quand vous vous coordonnez.
Mme Jensen : Tu sais que je déteste être le genre de parent qui te demande si tu ressens le besoin de discuter mais... si tu veux parler de quelque chose...
Clay : Tu sais je la connaissais pas vraiment.
Mme Jenson : Vous avez pas travaillé ensemble au Crestmont ?
Clay : Ouai, mais pas très longtemps.
Mme Jensen : Et pour autant, tu ne la connaissais pas très bien ?
Clay : Non, pas bien. J'ai des devoirs, je...
Il fait tomber le lecteur cassette.
Clay : Oh putain !
Mme Jensen : Surveille ton langage.
Clay : Ouai, désolé, il faut que... Il faut que j'aille travailler, je dois rendre ce devoir dans deux jours, j'y vais.
Mme Jensen : Clay. Doucement, mon chéri. Ce ne sont que des devoirs.
Clay : Oui. Merci, maman.
Clay monte dans sa chambre. Il se rend compte que le lecteur vidéocassette ne fonctionne plus.
Clay : Et merde.
Il essaie de le réparer, sans succès.
Clay : Fait chier.
Il sort de sa chambre.
Clay : Faut que j'aille chez Tony.
Mme Jensen : Une seconde, chez Tony ? Maintenant ?
Clay : Il a besoin d'une des cassettes, on bosse dans le même groupe tous les deux.
Mme Jensen : On dîne dans une demi-heure...
Clay : Tu me gardes une assiette pour quand je rentre ?
Mme Jensen : Envoie-moi un message si tu reviens plus tard que très tard.
Clay : Bien sûr. A toute à l'heure.
Mme Jensen : A toute à l'heure.
Clay part à vélo chez Tony.
Tony travaille sur sa voiture avec son père.
M. Padilla : Passe-moi le tournevis.
Clay : Salut, Tony.
Tony : Salut.
Clay : Ta caisse a un soucis ?
M. Padilla : Non pas encore. C'est ce qu'on appelle prendre soin des choses.
Tony : Papa, tu te souviens de Clay ?
M. Padilla : Oui, bien sûr. Comment tu vas, Clay ?
Clay : Ça va, merci.
Tony : Qu'est-ce qui t'amène ?
Clay : Rien, je... je faisais un petit tour.
Tony : A l'autre bout de la ville ?
M. Padilla : Ok, c'est bon, démarre-là.
Tony : Passe moi le chiffon.
Clay : Je vais le faire.
Il monte dans la voiture.
M. Padilla : Si le carbu est bien réglé, on l'entendra. Vas-y, tourne la clé. T'entends ça ? Ça c'est le bruit qu'il faut qu'elle fasse.
Tony : C'est pas le même bruit ?
M. Padilla : Bien sûr qu'il est différent, t'es sourd ?
Tony : Ça fait le même bruit qu'avant.
M. Padilla : Alors t'es complètement bouché ! Ça tourne beaucoup plus ronron, c'est le jour et la nuit. Je le crois pas je le sais, et tu devrais le savoir aussi, c'est pour ça que je te montre comment faire.
Pendant qu'ils discutent, Clay vole le lecteur cassette de Tony.
M. Padilla : C'est bon, éteint.
Clay : Je ferais peut être mieux d'y aller.
Tony : T'es sûr, tu veux pas rester dîner ?
Clay : C'est gentil, merci, mais ma mère a déjà préparé le dîner et si je rentre pas bientôt elle va paniquer et appeler toute la ville.
Tony : L'école a encore envoyé un e-mail.
Clay : Ouai, je sais.
M. Padilla : Elle a laissé un mot ? La fille qui s'est suicidée ?
Clay : Heu, j'en sais rien.
Tony : S'il te plaît, arrête avec ces questions.
M. Padilla : D'accord, mais écoute-moi bien, si jamais tu fais un truc comme ça à ta mère, je te tue, tu m'as compris ? Je te tue même si t'es mort. Allez, nettoie ce merdier.
Tony : Il est très sérieux quand il fait ce genre de commentaire. Je te jure, l'humour c'est pas vraiment son fort.
Clay : Oui. Bon j'y vais, salut.
Tony : Heu, Clay. Je crois que t'as quelque chose qui m'appartient.
Clay : T'es sûr ?
Tony : Mes clés.
Clay : Oh, tes clés, ouai. Tiens. On se voit plus tard.
Il va s'assoir sur un banc et reprend la lecture de la cassette d'Hannah.
Voix off d'Hannah : Les règles sont assez simples. Y en a que deux. Règle numéro un, tu écoutes. Règle numéro deux, tu fais passer. Avec un peu de chance, ce sera pas du gâteau. C'est pas censé être facile, sinon je t'aurais envoyé un MP3 par mail. Quand tu auras fini d'écouter les 13 faces, parce qu'il y a 13 faces pour 13 histoire, rembobine les cassettes et remets-les dans leur boîte. Ensuite, passe-les à la personne suivante.
Clay : Pourquoi je fais partie de ça ?
Voix off d'Hannah : Oh, et heu, dans la boîte de cassettes il y a aussi un plan. J'ai indiqué plusieurs endroits de notre ville adorée. Je peux pas te forcer à y aller, mais, si tu veux en comprendre davantage, dirige toi vers les étoiles. Ou, sinon, t'as qu'à jeter le plan et je le saurai jamais... Ou peut-être que si...
Clay remonte à vélo et roule.
Voix off d'Hannah : Et puis, si tu es tenté de ne pas suivre les règles, sache que j'ai fait une copie de ces cassettes, et je les ai laissé à une personne de confiance qui, si ce paquet n'arrive pas à toutes les personnes concernées, rendra ces copies publiques dans les grandes largeurs. Ce n'est pas une décision que j'ai prise sur un coup de tête. Ne me prend pas pour acquise. Pas à nouveau.
Clay : Je l'ai jamais fait !
Il fait nuit, Clay est distrait, il coupe la route et se fait klaxonner par des voitures, avant de chuter contre une voiture stationnée. Il se relève péniblement, son visage saigne.
Clay : Fait chier.
Il récupère le lecteur un peu plus loin. La voix d'Hannah reprend.
Voix off d'Hannah : Fais ce que je te dis. Pas plus pas moins. Tu es surveillé.
Clay est de retour chez lui, il fouille dans ses affaires.
Mme Jensen : Ça va Clay ?
Clay : Oui, non, j'ai oublié un truc.
Mme Jensen : Ton front ! Tu saignes !
Clay : Quoi ? Non, c'est rien.
Mme Jensen : Comment tu t'es fait ça, t'es tombé de vélo ?
Clay : J'ai pris une branche qui était basse dans les bois, il faisait sombre.
Mme Jensen : Je vais chercher la trousse de secours.
Clay : Non, j'ai pas besoin de trousse de secours.
Mme Jensen : Tu saignes. Tu as besoin de pommade.
Clay : S'il te plaît, utilise pas le mot "pommade". Je vais bien, je te jure.
Mme Jensen : Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Clay : Je t'ai dis j'ai pris une branche dans la tête.
Mme Jensen : C'est tout ?
Clay : Maman, tu sais tout sur ma vie, et en même temps c'est normal, elle est si palpitante. Je suis pas en train de te mentir. Je vais désinfecter, il faut que j'y aille, Tony m'attend.
Mme Jensen : Ton casque s'il te plaît.
Clay sort de chez lui. Il enfile son casque.
[Flashback]
Hannah : J'aime bien ton casque. Je trouve ça trop mignon.
Clay : Tu veux dire "trop mignon" dans le sens d'un petit chaton sans défense j'imagine ?
Hannah : T'as pas peur de la coupe casque ?
Clay : Je peux faire ce que je veux, je serais toujours coiffé de la même façon.
Hannah touche ses cheveux.
Hannah : Il te faut juste un peu de cire, un petit coup de sèche-cheveux, et hop, c'est coiffé.
Clay : Au risque de sacrifier ma virilité ?
Hannah : Ça fait longtemps qu'on a dépassé ce stade.
Clay : Excuse-moi de vouloir protéger le cerveau qu'il y a dans ma tête.
Hannah : A défaut de protéger d'autres parties du corps comme certains mecs. Allez, viens Casque, t'as des toilettes à faire briller.
Clay : Tu veux dire "on a".
Hannah : Non, aujourd'hui, il y a que toi. Oh, et heu, je fais une fête chez moi demain soir. T'es invité, t'es obligé de venir. Et viens sans ton casque.
N'apporte pas le casque.
Clay : Cool. Mais sinon t'habites où ?
[Fin du flashback]
Clay regarde la carte d'Hannah.
Voix off d'Hannah : Mets ton doigt sur "C", et ton autre doigt sur "4". Fais-les se rejoindre. C'est notre première étoile rouge. Oui, je sais, un plan. Encore une fois, à l'ancienne. Pas de Google Maps, pas d'application, aucune chance pour le net de rendre les choses pires qu'elles ne le sont déjà.
Sur son vélo, Clay accèlère, il est suivi par une voiture et il décide de passer par un chemin de terre.
Voix off d'Hannah : Bienvenue dans mon ancienne maison de cette ville de merde. Là où j'ai organisé ma première et unique fête. Et là où j'ai rencontré Justin Foley, le sujet de notre première cassette.
[Flashback de Clay qui arrive à la fête d'Hannah]
Voix off d'Hannah : C'était qu'une fête. Je savais pas que c'était le début de la fin. Justin, tu étais amoureux de ma copine Kat, ma seule copine.
Kat : Il est venu ! Clay est là !
Hannah : J'ai gagné ! Tu me dois cinq dollars.
Kat : Quelle rapia !
Clay : Vous avez parié sur moi ?
Hannah : Non, contre.
Kat : La dernière fois que je t'ai vu à une fête, c'était à mon anniversaire, celui de mes 9 ans.
Clay : Je me souviens encore de ce clown.
Kat : Oui c'est vrai. Il était héroinoman. Ma mère, en tant que bonne assistante sociale, avait embauché un toxico en sevrage. Il avait la tremblote. Bon allez, venez, on va boire un verre.
Clay : Moi je croyais qu'il était stressé.
Kat : Salut.
Une fille : Salut, Kat.
Clay : Les gens ont répondus présents, ils sont contents que tu t'en ailles ?
Kat : A vrai dire, j'ai organisé cette fête pour qu'Hannah puisse enfin rencontrer du monde avant que je ne quitte ce... royaume.
Hannah : J'ai rencontré Casque.
Kat : T'as rencontré Clay au travail, ça compte pas.
Clay : Justement, moi je crois que ça compte.
Hannah : Evidemment !
Kat : Bon, allez, on recharge. Clay, de quoi t'as envie ?
Clay : Heu, une limonade.
Kat : T'es un véritable perle. T'es incroyable. T'auras une bière.
Clay : Bien sûr, j'adore la bière.
Ils posent pour une photo, puis Kat s'en va.
Hannah : Un peu de self contrôle, arrête de t'éclater autant.
Clay : Non, c'est la fête, je m'éclate. Wouhou.
Hannah ouvre le col de la chemise de Clay.
Hannah : Tout de suite, c'est beaucoup mieux.
Clay la referme en rigolant.
Bryce les interrompt.
Bryce : Salut, ça va ?
Hannah : Salut.
Bryce : Alors c'est toi, la nouvelle ?
Hannah : Oui, faut croire.
Bryce : Je trouve que t'as un rire très charmant.
Hannah : Merci. Moi je trouve ton style vestimentaire très raffiné.
Bryce : Merci.
Kat revient.
Kat : Bryce ! Va dire bonjour aux fûts de bière et refait les niveaux. T'as une heure de retard.
Bryce : Ok, à plus tard... Enfin, j'espère.
Hannah : Salut.
Kat : Non sérieux, Hannah, tu peux pas y aller. Tous, sauf lui. C'est genre le Dark Vador de la fraternité.
Hannah : Il avait pas l'air bien méchant.
Kat : Et je suis en dessous de la vérité.
Clay : C'est vrai que c'est peu dire.
Hannah : J'ai envie d'une bière moi aussi.
Kat : Comme tu voudras, princesse Leia.
Hannah : C'est pas vrai, bande de geeks !
Kat : Amuses-toi bien.
Hannah laisse Clay et Kat.
Kat : Tu comptes lui dire ?
Clay : Lui dire quoi ?
Kat : Pitié, je te connais depuis le début de ce siècle.
Clay : Lâche-moi avec cette histoire. Je suis pas doué pour... Je veux dire, les rumeurs sur l'homosexualité commencent enfin à se tasser.
Kat : Si je comprend bien, t'as l'impression de jouer gros.
Clay : Ecoutes, quand je suis avec elle, je me sens différent, comme si j'étais une version améliorée du jeune lycée Clay Jensen, archéologue slash aventurier.
Kat : Clay, mon chéri, t'es un mec en or. Mais de mon point de vue assez limité, elle a très mauvais goût en matière de garçons.
Clay : Tu lui dis rien, d'accord ?
Kat : Sauf si c'est elle qui m'en parle !
Clay : Kat ! Kat !
Elle part, Clay reçoit un appel.
[Fin du flashback]
Clay reçoit un appel de chez lui. Il ne décroche pas. Il fixe le devant de la maison.
[Flashback de la soirée]
Zach et Justin arrivent à la fête, les arroseurs automatiques se déclenchent sur eux.
Zach : Putain !
Ils se battent "pour rire" sous l'eau.
Kat : Je te présente les garçons. Justin Foley, c'est le mien, et Zach Dempsey, il est pour toi.
Clay : Zach Dempsey ? T'es sérieuse ?
Kat : Arrête, Zach est très mignon. Je reconnais, c'est vrai, c'est un crétin, mais il fait partie des gentils crétins, ce qui est loin d'être négligeable.
Kat applaudit.
Kat : Très joli. Les athlètes du lycée Liberty, mesdames et messieurs. Impressionnant. Désolée les garçons, vous rentrez pas détrempés chez Hannah.
Justin : Kat, tu veux rire ?
Kat : Sérieux les gars, vous vous êtes vus ?
Justin : Et maintenant ?
Justin enlève son t-shirt, Hannah sourit et baisse les yeux.
Kat : Il y a du mieux, c'est vrai, mais désolée, ça reste toujours non.
Zach : Tu sais bien que c'est pas la fête si on est pas là !
Kat : On va prendre le risque. Allez vous sécher !
Justin : Tant pis pour toi, ma belle !
Kat : Bande de naze, j'arrive pas à le croire.
Clay : Ce sont des nazes gentils.
Clay et Kat partent, Hannah soutient le regard de Justin avant de les suivre.
Voix off d'Hannah : Donc, tu vois, c'est là que les ennuis ont commencé. Ce sourire. Ce satané sourire.
[Fin du flashback]
[Flashback de la rentrée scolaire]
Voix off d'Hannah : La seule et l'unique, l'incontournable Kat avait déménagé avant la rentrée des classes. C'était le genre d'amie que l'on ne pouvait pas remplacer. Même en tombant amoureuse du mec qu'elle avait laissé ici.
Hannah arrive au lycée, elle aperçoit Justin, qui la rejoint.
Justin : Salut. Hannah, c'est ça ?
Hannah : Ouai.
Justin : Justin. Foley. Je t'ai vue à la fête, l'autre soir.
Hannah : Oui, moi aussi je t'ai vu. Ca y est t'es séché ?
Justin : Ouai, on est rentrés et on s'est changs.
Hannah : Et alors, ça t'as servi ?
Justin : Hein ?
Hannah : Ca t'as servi de leçon ?
Justin : Oh, ouai c'est clair, ça m'a servi. Et donc... Kat est parie.
Hannah : Ouai, ça craint. Tu parles avec elle ?
Justin : Ouai. Je veux dire, de temps en temps, pas beaucoup.
Hannah : Ouai, moi non plus. Pas beaucoup. Heu... Il faut que j'aille en cours.
Justin : Oh, ouai. C'est clair. Et donc... on se recroise... un de ces quatre ?
Hannah : Ouai, sûrement.
Voix off d'Hannah : Etre le petit copain de Kat était la seule chose remarquable à ton sujet. Mais, Justin, t'étais ma Kryptonite.
[Fin du flashback]
[Flashback d'Hannah discutant avec Kat sur sa tablette en visio]
Kat : Zach, lequel ?
Hannah : Dempsey.
Kat : Oh ! Oh, désolée ma chérie, j'apprends tous ces nouveaux noms de garçons, et tous les anciens je les ai glissé sur l'icône corbeille dans ma tête.
Hannah : Oui. Et donc. Je sais que t'aurais voulu me caser avec Zach, mais...
Kat : Mais... tu kiffes Justin.
Hannah : C'est mal je sais.
Kat : Non, loin de là. Il est irrésistible. Et oui. Il est tout à toi.
Hannah : Non, je pourrais jamais...
Kat : Je suis sérieuse, je suis passée à autre chose, soit 3 000 kilomètres, et désormais je sors qu'avec des hipsters. Sérieux, je te le laisse.
[Fin du flashback]
[Flashback du lycée Liberty]
Voix off d'Hannah : J'étais secrétaire assistante les débuts d'après-midi. Donc je savais où tu avais cours en début d'après-midi.
Hahhan se rend devant une salle de classe.
Professeur : Vous allez répondre aux questions paires jusqu'à la numéro 40. Rappelez-vous, cette évaluation sera le reflet de votre travail.
La sonnerie retentit. Hannah aperçoit Justin et le percute.
Hannah : Waou, regarde où tu vas !
Justin : Hannah, salut, je suis désolé !
Hannah : T'as maths avec Bates ? Je comprend pourquoi t'es speed.
Justin : Ah ouai, tu l'as toi aussi ?
Hannah : En fin de journée. Les pires heures de ma journée. En parlant de ça, il faut que j'y aille.
Justin : Oh, ok, super... Heu... On se voit plus tard ?
Hannah a déjà tourné le dos.
Hannah : Plus tard !
Justin : Quoi ?
[Fin du flashback]
[Flashback d'un match de basket]
Voix off d'Hannah : J'ai même décidé d'aimer le basket pour toi, Justin.
Clay arrive dans le gymnase.
Hannah : Jensen ! Clay Jensen ! Casque !
Clay : Oh, salut. Pardon, désolé. Je vais m'assoir là.
Hannah : Tu t'es perdu en allant à la bibliothèque ?
Clay : Oh, heu, coach Patrick nous a obligé à venir pour le devoir d'histoire...
Hannah : Reste pas debout, allez, assis.
Clay : Ouai, d'accord.
Hannah : Tu me stresses des fois quand tu tiens pas en place.
Clay : T'en veux un ?
Hannah : Comment tu peux manger ces trucs là ? Sérieusement, ça te fait penser à quoi ?
Clay : A rien de plus délicieux que ce que le monte a à nous offrir. J'imaginais pas que t'aimais le sport.
Hannah : Je veux vivre l'aventure du lycée dans son intégralité.
Clay : Et Justin, c'est l'aventure dans son intégralité ?
Hannah : Arrête, la ferme ! Sois pas jaloux, ok ? Tu seras costaud, un jour. Peut-être. Ton père aussi est maigre et stressé ?
Clay : Ouai, à peu de choses près.
Hannah se lève pour encourager les joueurs.
Hannah : Waouh, ouai, allez, continuez comme ça !
[Fin du flashback]
[Flashback à l'extérieur du lycée]
Hannah : Salut, Casque.
Clay : Salut.
Hannah : Tu m'enverrais le cours d'allemand ? Je comprends rien à ce que raconte Mme Steinberg, c'est comme si elle parlait chinois.
Clay : Bien sûr.
Zach passe en voiture avec tous ses amis, dont Justin.
Justin : Je te ramène ?
Hannah : C'est gentil, mais non. Mon carrosse m'attend. A plus Clay. Salut, Justin.
Hannah se dirige vers le bus. Justin descend de la voiture.
Justin : Allez-y sans moi.
Zach : Attend, qu'est ce que tu fais, tu prends le bus ?
Justin : Le bus avec une fille canon ou la voiture avec des nazes ?
Il monte dans le bus.
Justin : Salut, est-ce que ce siège est pris ?
Hannah : Toi, tu prends le bus ?
Justin : Je le prend pas ! Ah... Ben c'est que ça doit être ton jour de chance.
Hannah : Tu manques pas de confiance en toi de toute évidence.
Justin : Et toi, de toute évidence, t'as pas maths avec M. Bates en fin d'après-midi.
Hannah : T'as fais ton enquête ?
Justin : Non. Enfin, si, je veux dire. Ouai, j'ai peut-être, heu...
Hannah : Ça me plaît. Ça montre que t'es entreprenant.
Justin : Du coup, je devrais peut-être te demander ton numéro ou quelque chose comme ça ?
Hannah : Ou quelque chose comme ça ? Ça veut dire que je pourrais tout aussi bien te le donner, comme je pourrais te donner de faux codes nucléaires ?
Justin : Je vais me contenter de ton numéro.
Hannah : Alors donne-moi ton téléphone.
Justin : Hein ?
Hannah : Un, tu me donnes ton téléphone, deux, je tape mon numéro. Et trois...
Justin : Ah, ouai, d'accord, ok.
Hannah : Plus d'excuses maintenant.
Le bus démarre, Hannah se lève.
Hannah : Je reviens tout de suite.
Justin : Tu vas où ?
Hannah : J'ai oublié mon livre de maths.
Justin : Attends, si t'as besoin, j'ai le mien dans le sac.
Hannah sort du bus, le chauffeur démarre.
Justin : Putain, fais chier.
Il parle à Hannah par la fenêtre ouverte.
Justin : Hé, je sais même pas jusqu'où il va !
Hannah : Aucune idée. Je prends pas le bus non plus.
Justin : T'es sérieuse ? Hannah Baker !
Hannah : J'attend ton appel. Joli sourire.
[Fin du flashback]
[Flashback d'Hannah dans sa chambre]
SMS DE JUSTIN : Salut.
SMS DE HANNAH : OH... SALUT
SMS DE JUSTIN : QUOI DE NEUF ?
SMS DE HANNAH : DEVOIRS. ET TOI ?
Mme Baker : Je te l'ai déjà dis : je veux pas te voir sur ton téléphone quand tu fais tes devoirs.
Hannah : Heu, je me servais de la calculette. Et j'aidais un ami par téléphone.
Mme Baker : Donne. Donne-le moi. Cet ami, je le connais ?
Hannah : Est-ce que t'es capable d'en citer un ?
Le portable d'Hannah reçoit un appel.
Mme Baker : Encore des devoirs ?
Hannah : On travaillait sur un problème de maths.
Sa mère décroche.
Mme Baker : Allo, Justin ? Hannah fait ses devoirs.
Justin : Oh, heu, bonjour, Mme Baker. Oui, elle était justement en train de m'aider.
Mme Baker : Ah, oui, vraiment ? Vous travaillez sur quoi ?
Justin : Oh, heu, on problème de maths.
Mme Baker : De maths ? Oh, très bien alors.
Elle rend son téléphone à Hannah.
Mme Baker : Tu me dis si t'as besoin que je t'aide.
Elle part.
Hannah : Alors, heu, t'as besoin d'aide pour résoudre un problème de maths ?
Justin : Non, j'ai juste dit ça pour pouvoir te parler.
Hannah : Parce que j'ai aussi beaucoup de devoirs de mon côté, Justin, je peux pas passer l'après-midi au téléphone.
Justin : Ok, je peux te rappeller plus tard si tu veux.
Hannah : Non ! Je... Je veux dire. Heu... Tu bloques sur quel problème ? C'est celui avec... c'est celui avec heu... les trains ?
Justin : Les trains ?
Hannah : Il y a deux trains qui partent à des horaires différents mais... mais quand se rencontrent-ils ?
Justin : Oh ! Oh, j'ai capté. Heu... Le train "A" part de chez moi dans quelques minutes. Le train "B" part de chez toi...
Hannah : Dans 30 minutes.
Justin : Une demi heure ? Ça semble une éternité pour deux trains lancés à pleine vitesse.
Hannah : Parc Eisenhower. Au toboggan fusée.
Elle raccroche.
Hannah : J'hallucine !
[Fin du flashback]
[Flashback d'Hannah qui enregistre une cassette]
Hannah : Je sais ce que tu te dis. Hannah Baker est une salope. Oups. T'as entendu ? J'ai dis "Hannah Baker est." Je peux plus dire ça maintenant.
[Fin du flashback]
[Flashback du Parc Eisenhower]
Hannah est sur un tourniquet.
Justin : Attends, je te rejoins !
Voix off d'Hannah : Je rêvais que notre premier baiser ait lieu dans ce parc. Je te l'avais jamais dit ? Au début du rêve, je suis en haut de la fusée, les mains sur les commandes de pilotage. Je sais que c'est une fausse fusée, mais à chaque fois que j'incline le manche à gauche ou à droite, les arbres se soulèvent comme s'ils allaient décoller.
Hannah et Justin sont sur un toboggan, Juston descend le premier.
Justin : C'était comment ?
Hannah : Plutôt pas mal.
Justin : Ouai, ça t'a plu ?
Hannah : Ouai.
Justin : Ok, alors à toi maintenant.
Hannah : À moi ?
Justin : Ouai.
Hannah : D'accord. Attends, qu'est-ce que tu fais ?
Justin : Une seconde, une seconde, je vais prendre une photo de ça.
Hannah : Je suis en jupe. Ok, attends, je sais voilà... Tu peux envoyer la photo.
Voix off d'Hannah : Et j'ai peur.
Justin prend une photo.
Voix off d'Hannah : Parce que je sais pas voler. Mais tu es là, au bout du toboggan pour me rattraper quand je tomberais.
Hannah : Ok, ok. T'es prêt ? Un, deux, trois.
Elle glisse dans le toboggan, Justin prend plusieurs photos.
Justin : Ça va ?
Hannah : Ouai.
Ils s'embrassent.
Voix off d'Hannah : Et c'est tout ce qui s'est passé. On s'est embrassés. Pourquoi ? T'as entendu une autre version ?
[Fin du flashback]
Clay est dans le parc, il imagine Hannah et Justin sur le toboggan, allant plus loin que le baiser.
Voix off d'Hannah : Non. On s'est simplement embrassés. Désolée de te décevoir, mais j'imagine qu'on est quittes désormais. En quelque sorte.
Une voiture se gare.
Tony : Salut, Clay.
Clay : Salut, Tony.
Tony : Tout va bien ?
Clay : Ouai, ça va.
Tony : C'est mon walkman ?
Clay : Heu, oui, j'avais l'intention de te le demander mais...
Tony : T'inquiètes. Sois prudent si tu décides de l'écouter en roulant. Ce serait dommage de te faire mal, à nouveau.
Clay : T'as raison. Merci.
Tony : Le parc Eisenhower. Tu dois être prêt pour la face B je suppose. Bonne nuit, Clay. Prends soin de toi.
Clay rentre chez lui.
Voix off d'Hannah : J'ai entendu tellement d'histoires à mon sujet que je ne saurais dire laquelle est la plus populaire. Mais je sais laquelle est la moins populaire. La vérité. La vérité n'est pas toujours la version la plus excitante des choses, c'est la meilleure ou la pire. C'est quelque part entre les deux. Mais elle mérite d'être entendue et rappelée. La vérité éclatera, comme quelqu'un l'a déjà dit. Elle reste. Alors, merci, Justin. Sincèrement. Mon tout premier baiser était merveilleux.
Clay arrive au lycée.
Justin : Porter veut me voir à propos d'Hannah.
Zach : A cause de ce putain de procès, à tous les coups.
[Flashback du lycée Liberty le lendemain du rendez-vous d'Hannah et Justin]
Bryce : Alors, t'as eu droit à ton petit bisou Justin ?
Justin : Lâche-moi, je te dirais rien.
Bryce : Tu l'as caressée ?
Justin : Va te faire foutre.
Bryce : T'es descendu ?
Justin : Ok, vous l'aurez voulu. L'image parle plus que les mots.
Justin montre une photo sur son portable, les garçons rigolent.
Bryce : En plus dans un lieu public. Ça c'est canon? Alors ça, ça part à tous tes contacts.
Justin : Non, non ! Bryce ! Sérieusement ! Bryce, fait pas ça ! Lâche mon téléphone, arrête ! Rend-le moi ! Tu fais chier ! T'es vraiment relou, je veux pas que ça se sache.
Plus tard, ils arrivent en classe, Hannah essaie de croiser le regard de Justin.
Zach : Tu comptes bien remettre ça, hein ?
Justin : On verra.
Certains élèves reçoivent la photo par message.
Une élève : Non mais je suis choquée. Sérieux, Justin ! Pourquoi t'envoies ce genre de chose ?
Justin hausse les épaules. Hannah ne comprend pas. La fille montre la photo à sa voisine, qui pousse un cri d'étonnement. La cloche sonne.
L'enseignante : Très bien, installez-vous rapidement s'il vous plait.
Un autre élève reçoit un message.
L'enseignante : Aujourd'hui, nous allons discuter des différents moyens de gérer les interactions conflictuelles.
Un autre message arrive.
L'enseignante : S'il vous plaît, essayer un minimum de tenir compte de notre politique anti-portable. Bon alors, ce dont il s'agit, ce sont les façons de désamorcer le conflit avec vos paires.
Pendant qu'elle parle, les élèves se passent les téléphones, se tournent vers Hannah, qui est gênée.
L'enseignante : Comment peut-on communiquer plus efficacement sansa voir recours aux emojis ?
D'autres téléphones sonnent, Hannah a les larmes aux yeux.
L'enseignante : Très bien, alors je vais avoir besoin de deux volontaires pour un petit exercice de jeu de rôle. Eteignez vos téléphones sinon je les confisque.
Clay reçoit à son tour le message et l'ouvre.
L'enseignante : Dernière chance. Oui, Sherri. Merci. Et qui d'autre ? Toi au fond ? Oui. Et donc avec M. Johansen, vous serez mes deux volontaires.
Hannah croise le regard de Clay.
L'enseignante : Je vais vous donner le script. Les autres, écoutez bien. Tout le monde va passer.
Hannah est au plus mal.
Voix off d'Hannah : Ce qui s'est passé après mon premier baiser ? C'était pas si merveilleux.
[Fin du flashback]
En classe, Clay fixe la chaise vide d'Hannah.
L'enseignante : Nous continuerons notre discussion sur la communication non verbale demain. Alors, d'ici là, ouvrez-vous, faites attention aux détails.
Plus tard, Clay va au réfectoire.
Voix off d'Hannah : Je suis pas en colère parce que tu m'aies trahie. Je suis en colère parce que je t'ai fais confiance.
Clay : Il se passe quoi Tony ?
Tony : Salut, Clay.
Clay : C'est quoi le délire ? T'as quoi comme place dans cette histoire ?
Tony : Je suis pas sur les cassettes si c'est ce que tu demandes.
Clay : Alors est-ce que tu l'as aidée ?
Tony : Non. Non, je l'ai pas aidée.
Clay : Est-ce que tu savais qu'elle comptait se...
Tony : Non.
Clay : Alors comment est-ce que...
Tony : Non, écoute les cassettes, ok ?
Clay : C'est tout ce que tu vas me dire ?
Tony : C'est comme ça qu'Hannah voulait que ça se passe.
Clay : Et comment tu l'as su ?
Tony : Je peux pas te le dire, il faut que tu écoutes les cassettes.
Clay : Et si je veux pas ? Ou si j'y arrive pas ?
Tony : Ça fera qu'empirer les choses, tu peux me croire.
Clay : Pire que le suicide d'Hannah ?
Tony : On se recapte plus tard.
Clay : Tony. Je suis sur la face B ?
Tony part.
[Flashback du réfectoire]
Hannah : Salut, Casque. Je peux m'assoir ?
Clay : Heu... Je suis en train de faire un devoir de maths.
Hannah : C'est pas un soucis. Alors, des cours de communication ? Ils ont craqué ! Mme Bradley n'a aucune idée de ce que c'est que d'avoir notre âge. "Il est toujours préférable pour enrayer un conflit de dire
pardonne-moi mais ce que tu me dis me fais beaucoup de mal".
Clay : Je trouvais qu'elle avait de bonnes idées.
Hannah : De ta vie, t'as déjà eu à gérer une confrontation de plein fouet. De ta vie, t'as déjà eu à gérer une confrontation ?
Clay : Oui. En quelque sorte. Je sais pas, j'imagine qu'être handicapé social a ses avantages.
Hannah : Je crois pas que tu sois un handicapé social. Je crois que t'as peur. Je crois que t'attends.
Clay : Y a des fois où c'est mieux d'attendre.
Hannah : Waou. Ok, ça veut dire quoi au juste ?
Clay : Que... Rien. Je veux dire...
Hannah : Pardonne-moi, mais ce que tu me dis me fais beaucoup de mal.
Clay : Hannah !
Elle quitte le réfectoire.
[Fin du flashback]
Clay marche dans les couloirs.
Voix off d'Hannah : Une rumeur basée sur un baiser a foutu en l'air un souvenir que j'espérais être particulier. En fait, ça a tout foutu en l'air, comme tu le verras bientôt.
Justin marche derrière M. Porter. Il croise Clay.
Voix off d'Hannah : Et reste dans les parages, Justin. J'en ai pas fini avec toi. Je sais que t'as sûrement pas fait exprès de me laisser tomber. En fait, la majorité d'entre vous qui écoutez n'avez aucune idée de ce que vous faisiez vraiment. Mais vous allez le découvrir.
Clay croise le regard de Courtney dans une salle de classe, elle se détourne. Il croit ensuite voir Hannah au bout du couloir, puis elle disparaît et les élèves sortent des classes.
De retour chez lui, Clay fini d'écouter la cassette.
Voix off d'Hannah : Change de face pour en apprendre d'avantage.
Il sort la cassette, et met la seconde face.